Neptune Frost

Séance du
  • Réalisation: Saul Williams, Anisia Uzeyman
  • RW/FR/CA/US, 2022
  • 105 minutes
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Neptune Frost

Un groupe de mineurs de coltan en fuite forme un collectif de pirates informatiques anticolonialistes sur les hauteurs du Burundi. Ils tentent bientôt de prendre le contrôle du régime autoritaire qui exploite les ressources naturelles de la région et de ses habitants.

Générique

Réalisation
Saul Williams, Anisia Uzeyman
Scénario
Saul Williams
Production
Ezra Miller, Stephen Hendel, Saul Williams
Photographie
Anisia Uzeyman
Montage
Anisha Acharya
Musique
Saul Williams
Interprétation
Cheryl Isheja (Neptune), Bertrand Ninteretse (Matalusa), Eliane Umuhire (Memory), Elvis Ngabo (Neptune), Rebecca Mucyo (Elohel), Eric Ngangare (Potolo The Avatar), Natasha Muziramakenga (Binya)
Origine, année
RW/FR/CA/US, 2022
Durée
105 minutes
Distribution
Cinemalovers DE

Citation

Unique en son genre, [ce film] est une véritable nouvelle proposition de cinéma qui sortira le spectateur de sa zone de confort pour mieux l’enchanter. Une curiosité totale à ne pas laisser passer, sous peine de ne plus en revoir de la sorte.

Judith Beauvallet
Écran Large, 9.5.2023

Commentaires

Afro-futuriste, hypnotique et parfois sibyllin, "Neptune Frost" constitue une œuvre de résistance multiple. De résistance politique tout d’abord, puisqu’elle constitue un appel à l’insurrection et à récupérer les technologies comme une arme contre les dominants, au piratage intégral des oppresseurs. <Neptune Frost> devient un chant d’amour et d’anarchie par l’art, avec cette idée paradoxale de réseaux internet considérés parfois comme le symptôme du capitalisme, utilisés ici à des fins de libération, et en extraire une dimension alchimique. De résistance spirituelle, parce qu’elle l’inscrit au sein même de sa thématique, la lutte contre l’oppresseur passant par une forme de guerre secrète, une guerre de l’esprit, une guerre de l’imaginaire contre le matériel. De résistance formelle et poétique, parce que dans son expression même, elle constitue un acte de refus de la classification, de liberté totale, préférant à la narration la divagation onirique.

Alors que "Neptune Frost" parle plus que jamais de modernité, d’avenir et de chaos contemporain, Saul Williams et Anisia Uzeyman retrouvent pourtant l’art de la culture orale et anonyme. Film cyberpunk du burundi, film de SF queer, [il] est également superbement musicale, entre slam et électro à la fois planante et tribale […].

"Neptune Frost" en égarera probablement plus d’un. Mais c’est peut-être dans cet art même de l’égarement qu’il est important. N’est-ce pas justement une des forces du cinéma que cette capacité à perdre le regard, à l’interroger, à le brouiller ? N’est-il pas temps d’abandonner nos formes classiques, notre désir de réponses ? Anisia Uzeyman et Saul Williams invitent autant à la prise de conscience idéologique qu’au lâcher-prise, au voyage, au rêve. C’est en conciliant l’inconciliable, en joignant les contraires, en faisant rimer lyrique et informatique, technologie et battement de cœur qu’il est le plus fascinant, dans l’émotion des circuits, le tragique des réseaux et des soudures. Lorsque la « carte mère saigne » et qu’elle fait écho à la terre mère, quoi de plus troublant ? Car le futurisme ici est intrinsèquement lié au culte des ancêtres et à leur amour. Et parce la force documentaire se confond au fantastique. Aussi, en matière de trip sensoriel, de travail sur le corps comme matière unissant énergie et métaphysique. […]

Malgré ses maladresses, ses imperfections, ses bugs serait-on tenté de dire, "Neptune Frost", reste un voyage envoûtant d’images et de sons d’une folle énergie qui tient parfois de la transe. Sous le signe d’une dualité, entre fantasme et réalité, musique et voix, homme et femme, passé et futur.

Olivier Rossignot
culturopoing.com, 17.5.2023

À force d’expérimentation et de silences, "Neptune Frost" en arrive parfois, malgré tout, à ennuyer son spectateur. Mais d’un ennui qui n’empêche jamais d’être touché par la sensibilité de son ton et la beauté de ses images. Il est compliqué de comprendre exactement tout ce que le film veut raconter, mais ce n’est de toute évidence pas son but premier que de développer un propos lisible. Comptent bien davantage les vibrations de la musique, le rythme des paroles scandées et l’inventivité des images. À la fois pamphlet politique et comédie musicale de science-fiction, "Neptune Frost" déstabilise et séduit dans le même temps.

Judith Beauvallet
Écran Large, 9.5.2023

Been There

En avant-projection
  • Réalisation: Corina Schwingruber Ilić
  • CH 2023
  • 10 minutes
au film principal

Been There

À peine quelques jours de congé, vous êtes déjà parti. Jamais l'envie de voyager n'a été aussi répandue et les lieux visités aussi surchargés. Qu'en retirons-nous, si ce n'est la preuve en image que nous y sommes allés?